Le Français Bruno Dewaele
est fêté comme un roi

Marianne PAYOT
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juin 1992

Lundi 13 avril, 13 heures, gare d’Hazebrouck. Ils sont une bonne centaine, élèves, professeurs, famille, amis, à attendre leur héros, le superchampion des superchampions (zéro faute sur toute la ligne), l’enfant du pays, Bruno Dewaele. Pas de fanfare, mais des banderoles et de l’émotion. La presse est là, aussi, au grand complet. On est venu fêter la victoire du professeur de lettres modernes, mais aussi la revanche de toute une ville qui continue de pâtir d’une réputation meurtrie depuis l’affaire du juge Ceccaldi. Interviews, félicitations du préfet, de l’inspecteur d’Académie, du recteur, des collègues du lycée des Flandres, réceptions à la mairie, décorations diverses, courrier abondant... plus d’un mois après la fameuse finale de l’ONU, Bruno Dewaele n’a pas fini de recueillir les lauriers de la gloire. Mais ce qui l’émeut le plus, ce sont ces petits cadeaux que ses élèves lui ont malicieusement offerts : un sachet d’ancolies (le mot sur lequel il a failli trébucher), des bouquets de fleurs, un Larousse des tout-petits (« celui-là, au moins, on est sûrs que vous ne l’avez pas »), un tête-à-tête avec sa femme dans un restaurant brésilien de Lille...