Combien de temps ?

Luck MERVIL
finale à l’Assemblée nationale du Québec
Dictée des Amériques 2006

Combien d’années faudra-t-il pour faire comprendre aux habitants de cette planète que la vie est éphémère ? Les millénaires qui se sont succédé n’y sont pas encore arrivés tout à fait. On dirait que des êtres malfaisants s’acharnent à détruire les chefs-d’œuvre que la nature a créés. Plus sanguinaires que visionnaires, ils échafaudent un plan d’enfer pour asservir leurs congénères. Ne les laissons pas faire !

En cette Année Senghor, comment transformer le nouvel ordre économique international en nouvel ordre culturel mondial, souhait de ce père de la Francophonie ?

Pourquoi pas par le chant, la parole et la musique ? On rappe, on discourt, on crie, on écrit... Les mots — même ressassés — qu’on juge bon d’employer pour protester peuvent être des armes de persuasion massive.

Et pourquoi ne pas « allumer la lampe de l’esprit » et s’inspirer des griots accompagnés au balafon, des écrivains aux calames acérés ou des essayistes postmodernes ? Leurs paroles finiront par s’imposer. Aux matérialistes insatiables qui promettent des mille et des cents aux dépens des déshérités et des meurt-de-faim, opposer la solidarité qui vainc tout. En butte aux récalcitrants malintentionnés, proposer l’ère de la justice, de la beauté et de la bonté.

Le lamantin ne se lamente pas, il chante dans la rivière. Le filao, le flamboyant et l’arbre à palabres se dressent résolument dans le ciel d’Afrique. Loin d’être en porte-à-faux, en phase avec les credo des Senghors qui, en hérauts hiératiques, portent la nouvelle d’une fraternité à venir, le dialogue des cultures cher à celui qui fut poète par-dessus tout est, sans contredit, la réponse aux politiques autarciques et à l’hégémonie économique.

« La poésie ne doit pas périr. Car alors, où serait l’espoir du Monde ? »

Combien de temps pour s’entendre et s’entraider ?

 

TEST (par Martine RACETTE)

Ce professeur de français avait un penchant presque indu pour les figures de style, en particulier l’anaphore savamment dosée et la syllepse. Pour épater la galerie, il aimait à semer par-ci par-là dans son discours deux ou trois catachrèses habilement ficelées, et jamais il ne reculait devant un contrepet bien senti. Il fuyait l’anacoluthe échevelée, la périssologie et le pataquès comme la peste. Son leitmotiv ? Sus à l’obscur amphigouri !

 

N.B. Bruno Dewaele n’a commis aucune faute ni à la dictée, ni au test, ni aux dix questions du QCM qui les suivait. Il s’agit, dans la catégorie seniors professionnels, du premier sans-faute intégral dans l’histoire de la compétition.