Sotchi, c'est fini !

(Plouay - 2014)

Quand je devrais le plaisir d'être aujourd'hui des vôtres à un texte qui, pour l'éternité, mêle ancolie et splendeurs éthérées de la montagne, il me faut confesser ici un intérêt tout relatif pour les Jeux d'hiver. Non qu'à l'arrière-plan le spectacle des faîtes immaculés ne siée à mes penchants d'esthète, mais, cet aveu sans fard dût-il durablement me desservir, les sports auxquels on s'y adonne me laissent de glace. Sans vouloir lui chercher des crosses, le hockey me donne envie d'éructer. Le ski, de prendre incontinent la porte. Quant au patin, il ne passionnera le fieffé sadique qui sommeille en moi que s'il débouche sur une pelle en bonne et due forme !

Que dire du curling ? Ces évolutions de palets seraient soporifiques au plus haut point si, en aval, ne vibrionnaient deux ménagères désespérées (j'ai la même à la maison, et elle ne s'est jamais vu décerner de médaille) pour épousseter frénétiquement la banquise et la débarrasser de ses hypothétiques scories. Quoi qu'il en soit, il faudrait être ballettomane invétéré pour apprécier pareille chorégraphie ! Et je glisse, par pure philanthropie, sur le bobsleigh, auquel seul le chronomètre semble en mesure de piger quelque chose : sont-ce réellement des équipages distincts qui se sont succédé et relayés sur la piste ou nous rediffuserait-on indéfiniment la même descente ?

Ajoutez à cela la solennité, plus m'as-tu-vu que bon enfant, de la cérémonie de clôture ; le symbolisme pompier de la flamme, avec lequel plus d'un brûle d'en finir ; les arrière-pensées politicardes d'un hôte qui entend par là redorer son blason ; le nationalisme boutiquier qui, consciencieusement, comptabilise le moindre accessit et le salue de fatigants cocoricos ; l'intarissable logorrhée de nos Démosthènes du micro-cravate, toujours prompts à meubler de leurs vaines gloses le vide hadal des images ; l'omniprésence, enfin, de l'anglais — skeleton, short-track, slopestyle, de quoi faire se retourner le baron dans son cercueil —, et vous aurez compris que, samedi dernier, je me sois ébaudi in petto : « Quatre ans de répit ! »

 

TEST

Tout, aujourd'hui, rime avec Sotchi ! C'est le cas, du moins, de ces mots, qu'il vous reste à écrire correctement...

hachis, tauromachie, gâchis, sushi, oligarchie (fin pour les juniors) ;

pétéchie, litchi, guillochis, rouchi, tai-chi (fin pour les seniors amateurs) ;

hipparchie, lochies, entéléchie, tachypsychie, kamichi (fin pour les seniors professionnels).