Quand les codes se barrent

(Nivelles - 2010)

C'est une invraisemblable bourde qu'ont révélée les Mémoires, fraîchement publiés, d'un chef d'état-major interarmées de l'ère Clinton. De celui qui ôta le pain de la bouche à Bush, chacun connaissait surtout le goût du saxophone ténor, les relations inappropriées avec une accorte stagiaire de la Maison-Blanche, les incoercibles fous rires partagés avec son homologue de la place Rouge — un bon vivant lui aussi ! On saura désormais qu'il était, de surcroît, tête en l'air : n'a-t-il pas, il y a quelque dix ans, perdu les codes d'identification censés permettre à l'homme le plus puissant de la planète de riposter sur-le-champ à une attaque nucléaire dirigée contre son pays ?

Et les Français, en pleine crise de foi, de s'interroger sur leur Bill à eux ! Est-ce parce qu'il s'est fait chourer la notice d'entretien du Charles-de-Gaulle que ce dernier se retrouve si souvent en rade ? Où cache-t-il ses propres antisèches quand il jogge ? quand, pour gommer ses bourrelets mieux que ne le fera jamais le plus zélé des magazines, il canote en kayak ? quand aux côtés de sa callipyge moitié il se muscle le périnée ? Qu'arriverait-il si, profitant lâchement d'une lipothymie, des extrémistes wallingants venaient à envahir l'Hexagone ? Ne siérait-il pas plutôt de confier les rênes au roi du Fonds monétaire international ? Il est vrai que celui-là est réputé égarer ses cassettes vidéo...

Mais ne galéjons pas sur un chapitre aussi grave ! Imaginez seulement qu'Oncle Sam, pendant les quatre mois qu'aurait duré cette ébouriffante pantalonnade, ait été la cible d'une milice talibane... Que sans tambour ni trompette les Yankees se soient vu agresser par un tyranneau nord-coréen, un kamikaze tokyoïte, un moudjahid kirghiz, un ex-contra nicaraguayen... Que des Popov rétro et nostalgiques de la guerre froide se soient soudain rappelés à leur bon souvenir en leur balançant un MIRV... À coup sûr c'eût été le K.-O. sans qu'il fût besoin de compter jusqu'à dix, et l'on n'en serait sans doute pas aujourd'hui, d'Abilene à Montpelier en passant par Appomattox, à casser du Barack !

 

TESTS

La carte digitale égarée par le président Clinton est familièrement appelée le « biscuit ». De quoi inspirer les deux tests ci-dessous !

Les juniors et les seniors amateurs écriront sans se tromper les noms de biscuits qui suivent : bretzel, bricelet, cookie, craquelin, croquet, croquignole, gaufrette, langue-de-chat, macaron.

Les seniors professionnels se demanderont si, dans les locutions que voici, la préposition « sans » doit être suivie d'un singulier (comme dans l'expression « s'embarquer sans biscuit ») ou d'un pluriel : un parcours sans accroc, une erreur sans conséquence, jouir sans entraves, une vie sans histoire, une ambition sans limites, un individu sans nuances, une admiration sans réserve, une soumission sans restriction, agir sans témoins.