Des adolescents bien studieux

(Bruay-la-Buissière, 1996)

Mais qu'arrive-t-il à nos écoliers du Bruaysis ? Quelle mouche les a donc piqués ? Eux d'ordinaire si décontractés, si insouciants même, voilà qu'ils se plongent de bon cœur dans les livres... Qu'ils feuillettent d'épais dictionnaires dans le fol espoir d'enrichir leur vocabulaire... Qu'ils révisent, sans qu'on le leur demande, les règles les plus embrouillées de la grammaire française ! Nombreux sont les parents qui s'interrogent, à la fois ravis et inquiets devant cette soudaine métamorphose...

Quant aux aînés du collège, ne dirait-on pas, à en juger par les symptômes, qu'ils souffrent d'un mal analogue ? Éclipsés, les illustrés ! Au placard, la console de jeux ! Hors de saison, ces balades à bicyclette auxquelles ils se sont si longtemps complu ! Jusqu'à la télévision qui ne les branche plus guère : le soir, les marionnettes font seules le guignol, en face de canapés à demi vides. Les chérubins sont quelque part ailleurs, occupés, pour beaucoup, à des tâches autrement urgentes...

C'est qu'avec les beaux jours revient le concours d'orthographe, désormais traditionnel, de Bruay-la-Buissière. Parrainée par la municipalité, placée sous le patronage du club local — ô combien célèbre ! — des Chiffres et des Lettres, cette épreuve exigeante réunit tous les champions en herbe que compte le secteur. Quoi qu'on en dise, mieux vaut s'y préparer : notre langue n'est pas exempte d'embûches et, tout attrayante qu'elle paraît, étroite est la voie qui mène aux accessits, sinon à la première place !