Les nordistes à la finale des Dicos d'or

Huit personnages en quête de hauteur

Finale nationale 2001
(Université René-Descartes, Paris)
dimanche 13 janvier 2002

La cote du Nord-Pas-de-Calais ne cesse de grimper, à quelques heures de l'attribution des Dicos d'or 2001. Il faut dire que l'équipe a fière allure et peut se prévaloir de son expérience ! Quel senior amateur pourrait, sur ce terrain, en remontrer à l'Arrageois Christian Parent, Dico d'argent 1997, dont ce sera la sixième finale nationale ? Et dans quel panneau voudriez-vous que tombe un directeur régional et départemental de l'Équipement ? La même sérénité vaut d'ailleurs pour les professionnels. Certes, Dominique Leduc n'a pas autant d'états de service à faire valoir : ce sera même là son baptême du feu. Mais une Cambrésienne se sait, pour les fréquenter depuis toujours, à l'abri des bêtises ! Et comment oublier que celle-ci fut Vénus de bronze et d'argent à Questions pour un champion ? Quand elle se reconnaîtrait pour seule ambition, modestie oblige, d'éviter la dernière place (c'est qu'il ne s'agit pas, cette fois, d'en faire quatre à la suite !), une compétitrice de cette trempe ne peut qu'inspirer confiance.

Expérience encore pour Aline Vanhaverbeke, de Faches-Thumesnil, en dépit de ses... quinze ans. Elle était déjà, en 2000, de la finale de Beaubourg. Et ne bénéficie-t-elle pas des conseils de son briscard de père, Dico d'argent lui aussi ? Fût-elle pour l'heure en petite forme, le lycée Thérèse-d'Avila qu'elle fréquente a de bonnes raisons de croire aux miracles... Cela dit, la concurrence sera rude du côté des juniors. Gauderic Le Rouge, de Rebreuve-Ranchicourt, avoue s'être exercé ferme sous la houlette de sa grand-mère, autre habituée de l'épreuve : une place sur le podium ne serait pas pour déplaire à cet élève de terminale S — quelle inflation de scientifiques chez ces accros du dico ! — du lycée Saint-Dominique de Béthune.

Pas question non plus, pour la Bruaysienne Fanny Parsysz (en voilà déjà une qui doit savoir placer les y !), d'amuser la galerie : la lycéenne de Malraux, à Béthune toujours, entend démontrer que notre région, foin des clichés misérabilistes dont nous abreuvent certains médias nationaux, en vaut bien d'autres sur le plan culturel. Restent nos cadets qui, une fois n'est pas coutume, ne traînent aucun souci à leur suite. Ni l'Audomaroise Lauriane Badaire, élève de seconde à Notre-Dame-de-Sion, ni le Marcquois Yann Le Prince, du collège Carnot de Lille, forts il est vrai de leurs résultats prometteurs à la finale régionale, n'ont révisé outre mesure. Les traits d'union, même s'il s'en méfie, n'empêchent pas le second de dormir. Quant à la première, elle note avec malice que le trac ravage surtout son entourage ! La Roncquoise Charlotte Locquet, enfin, « y va d'abord pour s'amuser ». Du reste, elle a déjà gagné : âgée de onze ans à peine, elle devrait être la benjamine et, à ce titre, les caméras n'auront d'objectifs que pour elle. Quelle fierté pour le papy qui l'a poussée à s'inscrire et, depuis lors, lui sert d'entraîneur ! Seule inconnue dans ce concert de certitudes : le thème de cette dictée, qui aura pour décor l'université René-Descartes, en plein Quartier latin. Tous ou presque vous fichent leur billet qu'il y sera question de l'euro. Mais avec Pivot, les surprises sont monnaie courante...