À la fortune du rameau

< mardi 29 décembre 1998 >
Vocabulaire

Ou plutôt de la branche, celle-ci — du bas latin branca, « patte (d'un animal) » — ayant supplanté celui-là dans la langue usuelle ! On ne s'étonnera pas que les ramifications soient légion, comme en témoignent les locutions ci-dessous :

Vieille branche. C'est sans doute parce que l'on peut s'appuyer sur elle que l'on a désigné ainsi un ami sûr. Le mot poteau, souvent abrégé en pote, procède visiblement de la même intention métaphorique.

Avoir de la branche. Contrairement à ce que l'on croit souvent, cette branche-là ne doit pas grand-chose, du moins à l'origine, à celle de l'arbre généalogique. Il s'agit en réalité d'une expression de manège : un cheval a de la branche quand il a « le garrot bien sorti, la tête petite, l'encolure longue ». Ce n'est qu'au XXe siècle que l'on est passé du cheval de race à l'individu racé...

Être comme l'oiseau sur la branche. Depuis 1690, la locution signale une situation précaire, voire un péril imminent. Furetière l'appliquait déjà à qui n'avait point « de logement, d'emploi, ou de fortune assurée ».

Pas plus que de beurre en branche. L'équivalent poli d'une expression beaucoup plus triviale, quand bien même on la trouverait chez Flaubert ! Là où nombre d'étymologistes donnent leur langue au chat, Duneton veut voir une « variante absurde » de pas plus que de beurre (ou de miel) en broche, cette dernière figurant le rayon de la ruche...

Sauter de branche en branche. L'expression a longtemps concurrencé notre passer du coq à l'âne, avant de lui abandonner définitivement le terrain...