À la fortune du molosse

< mardi 8 avril 2003 >
Vocabulaire

Il ne sera pas dit qu'au royaume des locutions françaises on ne trouve pas un chien ! Jugez-en plutôt...

Avoir du chien. En d'autres termes, un charme un peu... canaille. Mais ce dernier mot ne descend-il pas, précisément, de l'italien canaglia, « chienne » ?

Ne pas attacher son chien avec des saucisses. Se dit de celui qui regarde à la dépense et « ne jette pas les épaules de mouton par les fenêtres ». Bref, d'un avare !

Être comme le chien du jardinier. C'est être jaloux d'un bien que l'on ne convoite pas : on peut détester les choux et ne point vouloir que les autres s'en régalent...

Les chiens aboient, la caravane passe. Ce proverbe arabe rappelle que les critiques, représentées ici par les aboiements, seront impuissantes à nous détourner de notre voie.

Mettre le chien au cran du repos. Est-il façon plus élégante de signifier que l'on va « piquer un roupillon » ? Ce chien-là est bien entendu la pièce coudée de l'arme à feu, dont il est encore question dans l'expression dormir en chien de fusil.

Rompre les chiens. Cela revient à changer le cours de la conversation avant que celle-ci ne dégénère. À l'origine, il s'agissait, on l'aura deviné, d'arrêter les chiens dans leur poursuite de la bête.

Se regarder en chiens de faïence. Si l'on a bien compris que cela voulait dire « avec hostilité », on n'associe pas toujours ces canidés-là à ceux qui, au siècle dernier, décoraient le perron des maisons bourgeoises...

Un chien regarde bien un évêque. C'est là ce que l'on répond au vaniteux qui ne supporte pas qu'on le dévisage !