On nous écrit...

< mardi 11 janvier 2005 >
Courrier

...et de plus en plus, pour dissiper ces angoisses que, légitimement, font naître les points épineux de notre langue ! Voici, en retour, quelques messages personnels.

Tout sur tout. Plus modestement, nous nous bornerons à rassurer ce lecteur vosgien d'Anglemont : cette « tout autre réalité », relevée au détour d'un magazine, ne constitue pas une faute. Tout étant ici adverbe (ladite réalité est « tout à fait autre », « complètement autre »), il est normal qu'il ne varie pas. S'il lui arrive de s'accorder avec un adjectif féminin commençant par une consonne (« sa veste est toute déboutonnée ») ou par un h aspiré (« elle est toute honteuse »), c'est uniquement pour l'euphonie, autrement dit pour que l'oreille ne soit pas écorchée ! Il est à noter que dans l'expression « être tout ouïe », également citée par notre correspondant, tout doit, pour les mêmes raisons, rester invariable.

C'est l'hôpital qui se fiche de la Charité (avec majuscule à ce dernier mot, puisqu'il renvoie lui aussi à un hôpital, parisien ou lyonnais). Dans quelles circonstances, nous interroge cet abonné de Saint-Pol-sur-Ternoise — depuis 1972, précise-t-il fièrement —, cette locution s'emploie-t-elle ? Chaque fois, cher lecteur, et ce n'est pas rare, que l'on se moque d'une misère qu'on partage ou, par extension, que l'on blâme quelqu'un d'un défaut... dont on n'est pas exempt soi-même !

Dicos d'or (suite). En réponse à une triple question concernant la finale régionale de novembre : une planète « terraquée » est composée de terre (terra) et d'eau (aqua) ; un « bayou » est un bras secondaire de rivière, plus particulièrement du Mississippi ; quant au terme « cagouille », il désigne, dans l'ouest de la France, un escargot.