Le palmarès

< mardi 28 août 2001 >
Complément

Le Point : 19/20. (Numéro testé : 1504, semaine du 13 au 19 juillet 2001.) Si la perfection était de ce monde, elle écrirait au Point : les dérapages s'y comptent sur les doigts d'une seule main. Et sans un subjonctif snobé page 55, sans cette femme-enfant têtant le biberon, page 66, on boirait du petit-lait... Le « jean guardian » de la page 88 est, à n'en pas douter, le fruit d'un atavisme journalistique. Quant au rencoigner de la page 101, c'est un vrai barbarisme. Mais il aura fallu chercher jusque dans les coins !

L'Express : 17,5/20. (Numéro testé : 2610, semaine du 12 au 18 juillet 2001.) Est-ce parce que le magazine Lire, qui organise les Dicos d'or, dépend de L'Express ? Toujours est-il que ce dernier mérite lui aussi la mention très bien : moins de dix erreurs au total, voilà qui est plus qu'honorable. Certes, les drachmes ont forcé sur la testostérone page 41. Sans doute, cette collection « jaune et noire », plus connue sous le nom de Série noire, nous a fait frissonner page 44. Et l'on aurait pu faire l'économie de quelques distractions : « Des raisons, Wilson n'en n'est pas à court » (p. 37). C'est égal : l'Express déraille rarement !

Le Nouvel Observateur : 15/20. (Numéro testé : 1914, semaine du 12 au 18 juillet 2001.) Des pages entières sans le moindre accroc, et tout à coup d'inattendues fautes d'accord : « toute les erreurs » (p. 37), « demande aux juges de statuer eux même » (38), « ce magistrat d'une quarantaine d'année » (47), « cette souplesse que transmet ses os » (52), « la prison pour adultes qui les attendaient » (56), « leur pouvoirs » (92)... Le reste n'en est pas moins, la plupart du temps, de bonne tenue, quand bien même on rayerait volontiers ce tigre de la page 53, dût-il « faire parti » des espèces menacées !

Valeurs actuelles : 14/20. (Numéro testé : 3372, semaine du 13 au 19 juillet 2001.) Ce n'est pas parce que l'on a un faible pour l'économie que l'on se désintéresse de la langue : l'excellente rubrique L'Esprit des mots en est ici la preuve. On n'en regrettera que davantage la vingtaine de scories (accords défectueux, patronymes estropiés, tels ceux de Maurice Chevallier et de Jules Vernes) qui déparent l'ensemble. Mais allez rester de bois devant cette famille qui, page 63, « risque de passer les rennes à Daniel Vasella » ! Attention, aussi, aux pages « publi-rédactionnelles » de la S.D.B.T., fertiles en horreurs...

Le Figaro Magazine : 12,5/20. (Numéro testé : 17805, supplément au Figaro du 13 juillet 2001.) « Sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur », affirme notre prestigieux confrère. Il ne nous en voudra donc pas si nous déplorons les fautes (relativement) nombreuses qui jonchent un magazine au demeurant fort bien fait. Comment, page 63, fuir « les oreilles couchées » ? Et comment Tony Blair, fût-il un fervent admirateur du sud de la France, pourrait-il se présenter comme « le hérault des minorités ethniques » ? Druon, reviens !

Marianne : 10/20. (Numéro testé : 220, semaine du 9 au 15 juillet 2001.) Aucune perle ici, comme il fallait s'y attendre chez une femme du peuple. Mais une enfilade de coquilles (recueuille, parce cela, juiller, chausures, Inernet, Palestinens, Fauboug, arraignée) qui finiraient par gâcher le plaisir — réel — de la lecture. Pour ne rien dire des fautes plus gênantes : « la star a été retrouvé inanimé » (p. 17), « les autorités l'avait libérée » (18), « il ne restent que » (27), « après s'être fait confisqué son hôtel » (55), « la peau des membres ôtées », etc. Dommage, vraiment !