Évitez de dire :

loin s'en faut

jeudi 9 juin 2005

Il n'y a plus guère que les puristes pour distinguer encore entre il s'en faut beaucoup et il s'en faut de beaucoup. Ce dernier tour, autrefois réservé à l'expression d'une différence quantitative (« Il s'en faut de beaucoup que nous ayons obtenu le nombre de points nécessaire à la qualification »), tend en effet à se généraliser. À l'un comme à l'autre on peut de toute façon préférer, au sens de « bien au contraire », le seul (et plus léger) il s'en faut, voire, pour peu que l'on veuille insister sur l'ampleur de l'échec, tant s'en faut. On évitera en revanche de recourir, comme on ne le fait que trop en Belgique et dans le nord de la France, à « loin s'en faut ». Qui ne verrait que c'est là confondre quantité et distance, à la faveur d'un probable croisement de tant s'en faut et de loin de là ? Que ces locutions soient synonymes ne saurait justifier un tel transfert !