La guerre du « golf » n'aura pas lieu !

Faute avouée...

< mardi 2 juin 1998 >
Chronique

...est à moitié pardonnée ! Tel est le proverbe qui, spontanément, nous est venu à la bouche alors que nous lisions le message que nous avait adressé M. Michel Legrain, directeur des départements Encyclopédie/Langue française de Larousse, en réponse à notre article du 5 mai (À quand la guerre du golf ?). Puisque ce dernier nous invite à le faire, nous en livrons la teneur à nos lecteurs :

« Monsieur, Je vous félicite de votre perspicacité. Le Thésaurus de Larousse comporte un nombre important de coquilles et vous les avez dénichées. Nous serions indifférents à la critique si nous étions indifférents à nos lecteurs et les avions habitués à la mauvaise qualité. Or nous mettons notre point d'honneur à toujours douter de nous, à lire et relire, défaire et refaire, et le scrupule nous tient lieu d'arme de combat contre la médiocrité. Vous écrivez, et c'est exact, que notre service de correction est l'un des plus réputés de France. Rendons-lui grâce, nous ne lui avons pas donné le temps en 1991, lorsque nous avons publié le Thésaurus, d'exercer ses talents et avons manqué à notre vigilance habituelle en n'ayant pas effectué depuis une lecture minutieuse d'un livre ainsi maltraité. Nous étions sur le point de réimprimer le Thésaurus. Nous y renonçons. Ou plutôt nous donnons plusieurs mois à nos correcteurs pour chasser à l'envi coquilles et coquillettes avant de proposer à nouveau l'ouvrage au public et d'apprécier à la lecture de La Voix du Nord l'éloge que vous ne manquerez pas d'en faire. »

Réaction élégante s'il en est, et en tout point conforme à ce que nous attendions d'une maison telle que Larousse, qu'un long passé au service de la langue condamne à l'excellence. Nul doute que nos lecteurs n'apprécient à sa juste valeur ce mea-culpa, et qu'ils n'y trouvent des raisons d'espérer : rien ne sera définitivement perdu tant que d'aucuns s'obstineront à sacrifier à la qualité plutôt qu'aux impératifs de la logique commerciale. Aux consommateurs que nous sommes de les conforter, le cas échéant, dans ces louables dispositions !