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Glossaire

où, pour rendre service au néophyte,
l’auteur précise le sens caché
d’un certain nombre de mots ou d’expressions
caractéristiques du séjour en caravane...

Ambre solaire

Figure invariablement sur la liste des oublis (cf. chapitre IV).

Attelage (techn.)

Terme générique désignant l’appareillage qui relie la caravane au véhicule tracteur. Source intarissable d’ennuis (cf. Boule, Chaînes, Flèche, Frein, Roue jockey).

Auvent (prononcer « le auvent » au sud de la Loire)

Cirque de toile pour tous usages : fait office de cuisine, de salle à manger, de salon, de sauna finlandais en période de canicule, voire de chambre pour les enfants (ces derniers n’ayant généralement de cesse, pour manifester leur indépendance, qu’ils n’y installent leurs duvets) ; sert aussi — et principalement — de dépotoir (cf. chapitre X). Pour un peu, on se demanderait s’il est tellement utile de lui adjoindre une caravane.

Bahut (péj.)

C’est généralement par ce vocable que les caravaniers désignent leur maison roulante lorsque celle-ci vient de leur jouer un tour pendable (cf. Bicoque, Roulotte, Tombereau).

Barbecue

Le fléau des terrains de camping. Une fumée et une odeur insupportables. Si d’aventure vous surprenez votre voisin alors qu’il est en train de se livrer à ces pratiques prohibées, dénoncez-le immédiatement à la direction : il est des cas graves qui justifient toutes les bassesses...

Bicoque (péj.)

Désigne la caravane responsable d’un embouteillage (cf. Bahut, Roulotte, Tombereau).

Bidouiller (arg.)

De bidouille, qui signifie approximativement « boue ». Verbe fréquemment employé par M. Duroc dès lors que des pluies diluviennes ont transformé le terrain en marécage. Ex. : « Pour bidouiller de la sorte, on serait aussi bien chez soi ! »

Bonbonne (de gaz)

Récipient pansu à col étroit et court, qui présente la particularité d’être toujours vide au moment du repas.

N.B. Si vous utilisez Jet Gaz, soyez assuré que vous ne trouverez que du Camping Gaz à trente kilomètres à la ronde (et vice versa, bien entendu)...

Boui-boui (fam.)

Pour l’inconditionnel du caravaning, s’applique à tous les restaurants, quels qu’ils soient (cf. chapitre XVI).

Boule (techn.)

Élément important de l’attelage, fixé à l’arrière de la tractrice et sur lequel vient se poser la flèche de la caravane (voir ce mot). À un caravanier plus qu’à quiconque, il importe donc de ne pas la perdre.

Chaînes (techn.)

Élément de l’attelage (voir ce mot). Les chaînes sont censées retenir la caravane au cas où la flèche se désolidariserait de la boule. En fait, elles servent surtout à émettre un cliquetis mélodieux tout au long du trajet.

Coin toilettes

À moins d’être équipé de waters chimiques, ne remplit que très rarement son office : en route comme au camp, on lui préfère, la plupart du temps, les W.-C. collectifs (pour des individus « larges de bassin » comme peuvent l’être les Duroc, il s’agit d’ailleurs, vu l’exiguïté des lieux, d’un cas de force majeure).

Reconversion fréquente en débarras où viendront très vite s’entasser quantité d’objets inutiles (seaux hygiéniques, cartons d’emballage, linge sale, téléviseur portable, etc.).

Contrebraquer (techn.)

Mot barbare qui n’a sa raison d’être que lors des manœuvres de demi-tour. Signifie (au risque de simplifier) qu’il est nécessaire de braquer dans la direction inverse de celle que vous souhaitez voir prendre à votre remorque. Si vous n’avez rien compris (ce qui est probable), voir Déjouquer.

Convoi

Désigne à la fois la caravane et le véhicule tracteur. Un convoi qui n’a, malheureusement pour les autres usagers de la route, rien d’exceptionnel en période de vacances...

Coussins d’air

Cf. Suspension.

Déjouquer (fam.)

Verbe aux origines mal définies. Presque une onomatopée. En gros, veut dire : dételer la caravane et lui faire accomplir un demi-tour à la seule force du biceps. Cette manœuvre, fort peu orthodoxe, ne s’impose vraiment que lorsque le conducteur se trouve dans l’incapacité d’effectuer ses demi-tours normalement. C’est-à-dire neuf fois sur dix.

Douches

Capricieuses par essence. Soit brûlantes, soit glacées. En tout état de cause, inabordables pendant les heures de pointe (8 h à 11 heures, 17 heures à 19 h 30).

Les coupures d’eau étant fréquentes et imprévisibles, ne vous aventurez jamais dans la cabine sans avoir pris l’élémentaire précaution d’emporter un jerrycan avec bec verseur : la perspective de passer un savon au gérant ne vous dispense pas d’enlever celui dont vous avez généreusement enduit votre corps d’athlète... En fin de compte, la seule douche convaincante de votre séjour risque bien d’être celle de la facture, le jour du départ.

Emplacement

Substantif inséparable de l’adjectif délimité.

En principe, l’emplacement, sur un terrain de camping, est délimité par des rangées de troènes ou d’autres arbustes du même genre.

En réalité, il est surtout délimité par les piquets des tentes voisines.

En bout (cuisine)

Le rêve de tous les caravaniers du beau sexe. Un critère déterminant pour le choix du modèle (et quoi qu’en puissent dire les maris, qui ne manquent pas d’objecter le surcroît de poids qu’elle risque d’occasionner sur la tête d’attelage).

Aucune importance, finalement, la presque totalité des opérations culinaires s’effectuant peu à peu sous l’auvent, autour d’un réchaud de fortune.

Entrée

Toujours fleurie. (Dans le guide !)

Étanchéité

Le souci n° 1 du caravanier. Pour s’assurer que sa caravane est parfaitement étanche, procéder comme suit :

Attendre qu’un orage éclate (en montagne, au mois d’août, vous ne patienterez pas plus d’une journée). Scruter les murs et guetter les réactions du revêtement. Si le test doit être négatif, rien ne se passe (5% des cas) ; si le papier gonfle alors même que la caravane émet quelques craquements discrets, c’est qu’il y a une fuite. Pour la nuit, calfeutrer l’orifice présumé au moyen de sacs de plastique ; si vous ne trouvez pas de mastic au village, cherchez un amateur pour votre caravane dès le lendemain.

Flèche (techn.)

Partie saillante de l’attelage qui vient se fixer directement sur la boule (synon. Timon).

N.B. Un léger déclic se fait ordinairement entendre au moment précis où la flèche s’abaisse sur la boule. Si vous ne parvenez pas à obtenir ledit déclic, téléphonez à l’hôtel pour demander s’il reste des chambres.

Frein (techn.)

L’attelage en comporte habituellement deux : frein à main et frein de sécurité, auxquels vient naturellement s’ajouter celui que vous rongerez tout au long de vos vacances.

Jupette

Petit morceau de toile destiné à cacher la roue de la caravane et à faire s’écrouler la totalité de l’auvent, une fois celui-ci correctement fixé.

Lanterneau

Ouverture ménagée sur le toit de la caravane en vue d’assurer l’aération de l’habitacle (syn. Toit ouvrant).

N.B. Les utilisateurs du lanterneau s’accordent en général pour regretter qu’il ne soit pas plus important (sauf s’ils ont omis de le rabattre pendant un orage).

Lits

Critère essentiel de confort, d’autant que, nous l’avons vu, les campeurs n’utilisent plus guère leur caravane que sous forme de dortoir.

Plusieurs versions possibles :

1) les lits superposés. Pratiques parce que disponibles à tout moment de la journée. À déconseiller, cependant, aux claustrophobes et autres angoissés qu’il conviendra, au préalable, de rassurer sur la solidité de l’ensemble.

N.B. Pour accéder à la couche supérieure, il est vivement recommandé, vu la proximité du plafond, de se munir d’un casque.

2) le lit rabattable. Rapidement mis en place, présente néanmoins l’inconvénient de condamner une fenêtre. Ne pas oublier de crier, à l’instar des bûcherons, « Timber ! » au moment précis où vous actionnez le dispositif.

3) le lit-commode. Occupation très rationnelle de l’espace pendant la journée. Se déplie habituellement sans gêne excessive. Le jeu ne prend toute sa dimension que lorsqu’il s’agit de replier et de faire tenir matelas, couvertures, couvre-lit dans la commode en question. Prévoir une trousse de secours.

N.B. Sur le strict plan du moelleux, les trois formules se valent. C’est-à-dire ne valent pas grand-chose.

Manivelle

Outil dont le côté primitif, à l’ère de la navette spatiale, a de quoi surprendre mais qui se révèle indispensable lors de l’équilibrage des vérins (voir ce mot.) N’a pas son pareil, non plus, pour être balancée dans le pare-brise quand tout va de travers...

Marteau

Toujours introuvable.

Mastic

Le b.a.-ba de l’attirail du parfait caravanier. Indispensable pour colmater les brèches. Un produit qui devrait être remboursé par la Sécurité sociale sur présentation du permis E (voir ce mot).

Moyenne horaire

Vraiment très moyenne !

Pare-soleil

Élément de confort appréciable, même la nuit, à la faveur de laquelle ils peuvent se transformer en volets.

N.B. Si vous laissez les pare-soleil en place pendant le trajet (ne serait-ce que pour vous interdire d’aller vérifier les effets néfastes de votre suspension en jetant un coup d’œil dans la caravane : mieux vaut conserver bon moral jusqu’à l’arrivée), ne manquez pas de les surveiller attentivement. Les fixations laissant d’ordinaire à désirer, d’aucuns ont tendance à jouer la fille de l’air...

Permis E

Obligatoire si le poids total en charge de la caravane excède celui de votre voiture. Consiste, pour l’essentiel, en une visite médicale qui visera à établir si vous êtes sain de corps — et surtout d’esprit — pour oser vous aventurer ainsi sur les routes en compagnie d’un tel monstre.

Pétrolette (péjor.)

Désigne la voiture de petite cylindrée, manifestement impuissante à tracter l’imposant engin qui lui fait suite. Comme les détracteurs du caravaning aiment à le souligner, « il ne faut pas vouloir pétarader plus haut que le trou de son pot d’échappement !... »

Pompe à eau

Dispositif caoutchouté que l’on manœuvre le plus souvent à l’aide du pied, et qui est censé amener de l’eau dans l’évier de la caravane. En réalité, vu qu’elle occupe une position désagréablement stratégique au beau milieu du plancher et qu’elle souffre de la même désaffection que la cuisine en bout, pompe l’air plus que l’eau.

Pourcentage (côte à fort)

S’il dépasse 10%, modifiez vos projets. Ce n’est pas parce que les Duroc s’en sont sortis une fois qu’il faut braver le sort. Rebroussez chemin ou campez sur place.

La même méfiance s’impose à l’égard des panneaux autoroutiers : « Véhicules lents, serrez à droite. » Prenez garde, c’est rarement pour vous offrir les fraises du pays.

PTAC (Poids total autorisé en charge)

Pour calculer votre poids total en charge, vous prenez pour chiffre de base le poids à vide mentionné par le catalogue de vente. Majorez de trente kilos. Puis ajoutez au résultat les jouets du fiston et la garde-robe de Madame. Faites l’addition en pensant à autre chose.

N.B. Pour savoir si votre voiture est apte à tirer un tel poids, tentez l’expérience deux années de suite. Si le moteur ne bronche pas, l’expérience a réussi. Vous pouvez vendre.

Rail

Couloir métallique qui fait le tour de la caravane et permet d’introduire la toile de l’auvent.

N.B. (1) Ne remplit son rôle que trois ou quatre fois. Quand le rail est oxydé, changez de caravane.

N.B. (2) Veillez, lors de l’achat, à ce que le rail de l’auvent se trouve du côté de la porte.

Romanichel (péjor.)

L’injure suprême pour un caravanier (cf. prologue).

Roue jockey (techn.)

Roue de faible diamètre qui permet de stabiliser la caravane lors des manœuvres à la main. S’ôte ou se relève durant le trajet. Tourne rarement rond, comme, d’ailleurs, le reste de l’attelage (voir ce mot).

Roulotte (péjor.)

L’injure suprême pour une caravane. Une aubaine, en revanche, pour l’auteur en quête de titre. (Cf. Bahut, Bicoque, Tombereau.)

Sanitaires

Lieu privilégié du terrain de camping. Ce qui fait sa réputation ou sa faiblesse.

N.B. Un caravanier digne de ce nom choisira souvent son emplacement en fonction de la distance qui le sépare des installations sanitaires : ni trop loin (il faut toujours se tenir à l’abri du besoin) ni trop près (auquel cas la douce musique des chasses d’eau risquerait de se substituer à celle de l’Océan...) La position des poubelles, vous le sentez parfaitement, est également à prendre en considération.

Suspension

Un souci constant pendant la route. Problème rarement résolu, à moins que vous n’ayez la chance et les moyens de posséder une suspension sur coussins d’air (cf. chapitre VI).

Timon

Cf. Flèche.

Toile à pourrir

Bien connue des habitués de la tente, la toile à pourrir n’est autre que la partie glacée qui termine la tente proprement dite. En principe, et comme son nom évocateur semble l’indiquer, elle doit traîner à terre pour faciliter l’écoulement des eaux. En réalité, lors du montage de l’auvent, seuls les pieux et le marteau vous permettront de lui faire toucher terre.

Toit ouvrant

Cf. Lanterneau.

Tombereau (péjor.)

Désigne la caravane responsable d’un embouteillage (cf. Bahut, Bicoque, Roulotte).

Tourisme (camp de)

Appellation pas toujours contrôlée qui permet à certains propriétaires de terrains de camping d’augmenter sensiblement leurs tarifs.

Tractrice (du latin trahere)

Se dit du véhicule qui « tire » (la jambe plus souvent que la remorque).

Ventilateur

Se déclenche lorsque le moteur de la tractrice a atteint (ou dépassé) une certaine température. C’est-à-dire la clé de contact à peine engagée.

Si, pour une raison ou pour une autre (de toute façon mauvaise), ledit ventilateur oublie de se manifester, ne comptez pas trop sur votre vase d’expansion pour qu’il vous fasse une fleur...

Vérins

Sortes de béquilles qui servent à équilibrer la caravane, une fois celle-ci immobilisée.

N.B. Pour équilibrer correctement une caravane, se munir d’un fil à plomb ou, à la rigueur, avoir recours à une bouteille de vin aux trois quarts pleine que l’on disposera sur la table.

Après deux heures d’essais infructueux, videz la bouteille et n’en parlez plus.

 
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